Amis!

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Et nous y voilà : c’est la Semaine Sainte, les derniers jours du Carême. C’est une période remplie de hauts et de bas émotionnels, de théologie puissante et de services émouvants tels que le lavement des pieds du jeudi saint, l’obscurité de Tenebrae et les veillées du samedi soir. Ou peut-être bravez-vous l’office du Vendredi saint avec votre enfant de quatre ans. Il y a une histoire que j’aimerais vraiment vous raconter un jour, celle de Zach qui est allé à un office où il a vu un Jésus en tant qu’acteur mis sur une croix. Il a été très déçu par le comportement des centurions, mais c’est pour un autre jour.

Dans cette réflexion de Carême, je veux parler d’une partie souvent négligée de la semaine et du message qu’elle porte. Je veux parler du hersage de l’enfer.

La tradition chrétienne dit qu’après sa crucifixion et sa mise au tombeau, Jésus s’est levé et s’est embarqué dans une mission de sauvetage. Beaucoup d’entre nous récitent cela dans le cadre du Credo des Apôtres ou du Credo athanasien : « Il a été crucifié, mort et enterré. Il est descendu aux enfers. » Mais que faisait le Christ dans les régions infernales ? Qu’avait-il à faire en enfer ? Des milliers de peintures médiévales, de mosaïques et de manuscrits enluminés montrent Jésus tenant fermement Adam par le poignet alors qu’eux, Eve et une série de personnages de l’Ancien Testament émergent des profondeurs les plus sombres vers la lumière. Aux pieds du Christ se trouvent les outils d’emprisonnement – serrures, clés et chaînes – et un démon écrasé par les portes de l’enfer que le Christ a fait sauter.

Dans l’Enfer de Dante, le guide du poète, Virgile (qui était présent parmi les morts à l’époque) lui raconte comment il a personnellement vu « un puissant » venir récupérer les patriarches hébreux, mais ma représentation littéraire préférée de cet épisode vient du poème du XIVe siècle en moyen anglais intitulé Piers Plowman de John Langland. Il décrit l’arrivée du Christ dans le royaume des démons comme une soudaine explosion de lumière, dans un lieu qui n’avait connu la lumière qu’une seule fois auparavant, lorsque Lazare avait été ramené à la vie par Jésus. Les différents démons en sont très perturbés, mais l’archidémon est bien décidé à en venir à bout : l’âme de ces pécheurs lui appartient de droit. Mais la lumière est à la porte :

De nouveau, la lumière leur ordonne de déverrouiller, et Lucifer répond : « Qui est-ce ? Quel seigneur es-tu ? » Rapidement, la lumière répondit : « Le roi de la gloire ; le Seigneur de la puissance et de la force et de toutes sortes de vertus ; le Seigneur de la puissance. Ducs de ce lieu obscur, défaites immédiatement ces portes, afin que le Christ puisse entrer, le fils du roi du ciel ! ».

Et avec ce souffle, l’enfer s’est ouvert, ainsi que les barres de Bélial ; en dépit de tout garde ou gardien, les portes se sont ouvertes en grand. Les patriarches et les prophètes, le peuple dans les ténèbres, ont chanté le chant de St Jean : « Voici l’agneau de Dieu ! Lucifer ne pouvait pas regarder, tant il était aveuglé par la lumière. Et ceux que Notre Seigneur aimait, il les enleva dans sa lumière, et dit à Satan :

« Voici mon âme pour réparer toutes les âmes pécheresses, pour sauver celles qui en sont dignes. Elles sont à moi, et de moi, et ainsi je peux d’autant mieux les réclamer… Je conduirai d’ici le peuple que j’ai aimé et qui a cru en ma venue. »

Certains théologiens, anciens et modernes, ont exprimé des doutes sur cette histoire et certains refusent même de réciter la ligne sur la descente aux enfers lorsqu’ils disent le Credo. Mais pour moi, le message est bien trop puissant pour être ignoré. C’est un message simple : il n’existe aucun endroit où vous pouvez aller sans que Dieu ne vous trouve et ne vous ramène chez vous. Toutes les cicatrices qui nous recouvrent, toutes les blessures que nous avons infligées aux autres, toute la douleur que vous portez, n’ont aucune importance à la fin. Toutes nos saletés seront nettoyées, nos incisions guéries, notre chagrin effacé. Personne qui veut aller avec lui ne sera laissé derrière.

Que Dieu vous bénisse avec une joyeuse Pâques. Et si vous êtes l’un des chanceux choisis comme centurion romain dans la pièce de cette année, je m’excuse d’avance pour mon enfant.

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