Chèvre Billy

Urolithiase

L’urolithiase est un problème commun et frustrant pour les propriétaires de moutons et de chèvres mâles, en particulier les chèvres de compagnie, et pour les cliniciens impliqués dans leur gestion. Le chapitre 12 traite de la physiopathologie et des signes cliniques de l’urolithiase et des modalités thérapeutiques pertinentes de manière plus détaillée que ce qui est fourni ici.

La formation de calculs phosphatiques est observée avec des pratiques de gestion qui permettent l’alimentation de régimes riches en concentrés, à faible teneur en fourrage grossier, à faible rapport calcium/phosphore, à forte teneur en magnésium et à urine alcaline. Les régimes à haute teneur en céréales entraînent l’excrétion de grandes quantités de phosphore dans l’urine. La formation de calculs d’oxalate est associée à la consommation de plantes contenant de l’oxalate (tableau 2-7). Les calculs urinaires sont composés de sels et de minéraux disposés en un réseau cristallin entourant un nidus organique.10 Le nidus se forme lorsque les mucoprotéines ou mucopolysaccharides urinaires et l’urine saturée précipitent pour former des cristaux. La production de mucoprotéines-mucopolysaccharides urinaires est augmentée par l’ingestion de composés œstrogéniques, par des niveaux inadéquats de vitamine A, par la consommation de certains aliments pour animaux (par exemple, farine de graines de coton, milo), par l’utilisation de régimes en granulés et par la croissance rapide de l’animal4,10.

Les facteurs de risque alimentaires de l’urolithiase comprennent les régimes à forte teneur en céréales et à faible teneur en fourrage, la diminution de la formation de salive, l’augmentation de la quantité de phosphore excrétée dans l’urine et l’augmentation des niveaux de magnésium alimentaire. Le rapport calcium/phosphore doit être maintenu entre 1:1 et 2:1. Les céréales présentent un rapport calcium/phosphore anormal de 1:4 à 1:6.4,10 Les régimes à base de fourrage riche en concentré sont traditionnellement déficients en vitamine A ou en ses précurseurs. La carence en vitamine A peut entraîner une desquamation des cellules tapissant la vessie urinaire, qui peut servir de nid à la formation de calculs. Les signes cliniques peuvent comprendre la dysurie, la strangurie, l’hématurie, l’écoulement d’urine, les vocalises, la miction prolongée, le battement de queue, les coliques et le bruxisme. Il convient de procéder à un examen complet, de poser un diagnostic approprié et d’instaurer immédiatement un traitement médical ou chirurgical4,10 (voir chapitre 12).

L’accès à une eau fraîche et propre est crucial pour la prévention de cette affection. L’eau doit être abondante, fraîche, propre, appétente et facilement accessible. Dans de nombreuses régions géographiques, le maintien de l’approvisionnement en eau requiert plus d’attention pendant les mois d’hiver. L’ajout de chlorure de sodium à l’alimentation (3 à 5 % de l’apport en matière sèche) augmente la consommation d’eau, et l’excès d’ions chlorure peut réduire la production de sels formant le tartre.10 Les régimes et les aliments riches en cations (par exemple, la luzerne, les aliments sucrés à base de mélasse) doivent être évités. Un régime anionique augmente l’excrétion urinaire d’ions hydrogène, diminue le pH urinaire, augmente l’excrétion urinaire de calcium et diminue la précipitation de struvite.10 Le régime doit être équilibré en macrominéraux (c’est-à-dire calcium, phosphore, magnésium et soufre). Il peut être nécessaire d’ajouter du carbonate de calcium ou du chlorure de calcium à l’alimentation pour obtenir un rapport calcium/phosphore de 2:1, tout en maintenant la teneur en phosphore alimentaire à moins de 0,45 %. Les rations granulées devraient probablement être évitées ou utilisées au minimum chez les animaux ayant des antécédents d’urolithiase ou chez ceux qui y sont prédisposés, car ces aliments sont associés à une augmentation de la formation de la matrice mucoprotéique et de l’excrétion urinaire de phosphore. Toutes les céréales (par exemple, le maïs, l’avoine, le milo) sont riches en phosphore et relativement pauvres en calcium, leur consommation doit donc être réduite au minimum. Si l’on donne des céréales, il faut ajouter du calcium à l’alimentation pour maintenir le bon rapport calcium/phosphore (2:1). L’ajout de chlortétracycline ou de tétracycline et de bêta-carotène ou de vitamine A aux régimes complets, aux mélanges de minéraux ou aux compléments alimentaires peut également être utile. Les régimes contenant 30 % de fourrage vert ont probablement une teneur suffisante en bêta-carotène.10

En cas de calculs d’oxalate de calcium ou de carbonate de calcium, l’alimentation en légumineuses (par exemple, luzerne, trèfle, kudzu) doit être limitée. Toutes les plantes énumérées dans le tableau 2-7 sont associées à la formation de calculs d’oxalate, leur ingestion doit donc être évitée ou réduite au minimum. Les pratiques de gestion utilisées pour minimiser la formation de calculs d’oxalate comprennent l’introduction lente de nouveaux pâturages ou broutages et le contrôle des plantes qui accumulent les oxalates (par exemple, par l’application de 2,4-D dans les pâturages).4

Les protéines alimentaires doivent être distribuées de manière à répondre aux besoins d’entretien ou de croissance, sans les dépasser largement, car un apport excessif de protéines (par exemple, chèvres de compagnie, agneaux de parc d’engraissement) peut entraîner une augmentation de la production urinaire de la mucoprotéine. Les composés œstrogéniques alimentaires, y compris les phytoestrogènes, doivent être réduits au minimum ou évités car ils peuvent être associés à une augmentation de la taille des glandes sexuelles secondaires et de la production de mucoprotéine urinaire. De nombreuses légumineuses (par exemple, le trèfle blanc) contiennent des composés œstrogéniques ou ont un rapport calcium/phosphore inapproprié et une teneur en protéines plus importante que nécessaire, ce qui contribue à la formation de certains types de calculs. Bien que les légumineuses dans le foin et le fourrage puissent améliorer la croissance et la productivité, elles doivent être utilisées et données aux mâles sujets aux calculs avec prudence. L’ajout de chlorure d’ammonium (200 à 300 mg/kg/jour, soit 2 % de la ration totale) semble efficace pour maintenir un pH correct. Le chlorure d’ammonium peut être ajouté à l’alimentation ou mélangé à du miel et pulvérisé sur le fourrage pour assurer une absorption adéquate. Lorsque le coût des médicaments individuels est prohibitif, la fourniture d’un mélange de minéraux en vrac avec un sel anionique peut offrir une certaine protection (exemple : 2,5 lb de chlorure d’ammonium bien mélangé avec 50 lb de sel d’oligo-éléments, fourni comme seule source de sel disponible). La vitamine C (3 à 4 mg/kg/jour) peut aussi aider à maintenir l’équilibre du pH, mais il peut être difficile d’administrer la vitamine assez souvent pour qu’elle soit utile et elle peut prédisposer les animaux à la formation de cristaux d’oxalate urinaire. Le pH urinaire doit être maintenu à 6,8 ou légèrement inférieur. Tous les calculs urinaires doivent être soumis à une analyse de laboratoire afin de faciliter l’élaboration d’un plan de prévention pour le reste du troupeau.4,10

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