Virus de l’herpès simplex
Les virus de l’herpès simplex, types 1 et 2 (HSV-1 et HSV-2) sont des virus à ADN qui entraînent des infections à vie survenant dans le monde entier, sans distribution saisonnière. Ils sont extrêmement courants, au moins 50 millions de personnes étant infectées aux États-Unis. Le HSV est la cause la plus fréquente de lésions génitales muco-cutanées. Le virus est transmis par contact direct avec le virus dans les sécrétions, avec une période d’incubation jusqu’à la présentation des lésions de 1 à 26 jours. Le portage asymptomatique est fréquent et se situerait entre 25 % et 90 %, car les personnes présentant des anticorps contre le HSV-1 et le HSV-2 ne se souviennent pas de lésions bucco-labiales ou génitales. La transmission subclinique représente donc la majorité des transmissions. Les lésions génitales et bucco-labiales peuvent être causées par le HSV-1 ou le HSV-2 et sont cliniquement indiscernables. Chez les enfants de moins de 12 ans, l’apparition du HSV-2 comme lésion primaire est moins fréquente que chez les adolescents sexuellement actifs (12-18 ans), mais elle a augmenté au cours des 10 dernières années. En outre, on a constaté une augmentation du HSV-1 en tant que lésion génitale primaire.14
La détection du HSV dépend fortement du prélèvement approprié des échantillons, du moment du prélèvement par rapport à la présentation des vésicules, ainsi que du transport et du traitement ultérieurs au laboratoire. Les échantillons ne doivent pas être prélevés avec des écouvillons en bois ou en alginate de calcium, car ceux-ci interfèrent avec l’isolement du virus. Les écouvillons en dacron ou en rayonne doivent être soumis dans un milieu de transport viral (MTT), qui est spécifiquement conçu pour les virus et contient des antibiotiques pour éviter la prolifération bactérienne. Certaines études ont montré une meilleure récupération lorsque les spécimens sont soumis sur la glace, mais certains milieux de transport peuvent être conservés et transportés à température ambiante. Les prestataires doivent vérifier auprès de leur laboratoire individuel les paramètres de collecte optimaux recommandés.14
La culture virale et/ou la recherche d’anticorps immunofluorescents (FA) à partir du matériel de la lésion restent les piliers du diagnostic. Le matériel exsudatif ou les débris nécrotiques doivent être retirés avec un coton-tige avant de prélever la lésion. Un test FA peut être effectué directement à partir de la lame obtenue au chevet du patient ou soumise en VTM. Le prélèvement de l’échantillon doit consister à enlever la surface de la lésion vésiculaire et à recueillir non seulement le liquide mais aussi les cellules cutanées à la base de la lésion. Il faut veiller à ne pas provoquer de saignement car cela peut interférer avec la réalisation de certains tests. Les anticorps neutralisants présents dans le sang peuvent également interférer avec certains tests. Le test FA sur lame offre l’avantage d’évaluer la qualité de l’échantillon soumis (les cellules épithéliales doivent être présentes) et de réaliser le test le jour même de l’acquisition de l’échantillon. Le test a une sensibilité de 10 % à 87 % par rapport à la culture.14
Le VHS provoque un effet cytopathique (ECP) dans les lignées de culture cellulaire sensibles rapidement, généralement dans les 24 à 48 heures et 90 % des cultures sont positives au cinquième jour. La culture a une excellente sensibilité lorsque des lésions sont présentes et a plus de chances d’être positive chez les patients qui présentent des lésions vésiculaires plutôt qu’ulcératives et chez les patients dont les échantillons proviennent d’une première lésion épisodique plutôt que d’une lésion récurrente. Les isolats doivent être typés pour déterminer s’il s’agit de HSV-1 ou 2, car les taux de récurrence à 12 mois sont plus fréquents avec le HSV-2 (90 %) qu’avec le HSV-1 (55 %). Bien que la présence de HSV-2 puisse être plus fréquente chez un enfant ayant subi une agression sexuelle, les résultats pour HSV-1 et HSV-2 doivent être examinés avec prudence.9,14 Les méthodes de dosage immunoenzymatique (EIA) ne sont pas assez sensibles chez les patients asymptomatiques pour être utilisées avec fiabilité et ne doivent pas être réalisées chez les enfants où l’on soupçonne un abus. Une préparation de frottis de Tzanck qui évalue les modifications cytologiques associées à l’infection par le HSV n’est ni suffisamment spécifique ni suffisamment sensible pour être utilisée comme test de diagnostic du HSV.
Les TAAN, comme la PCR, se sont révélés plus sensibles que la culture, en particulier à partir de lésions croûteuses et chez les patients présentant une infection asymptomatique.14 Cependant, aucun TAAN n’est actuellement homologué par la FDA pour la détection du HSV, quelle que soit sa source. Certains laboratoires ont validé des échantillons de peau/léion pour le TAAN et les prestataires doivent vérifier la disponibilité de ces tests auprès de leur laboratoire de référence.
Les tests d’anticorps ont des utilisations limitées mais pourraient être utiles pour le diagnostic chez une personne atteinte d’une maladie primaire si l’on observe une multiplication par quatre du titre, en particulier chez un patient dont on sait que l’agresseur a des antécédents de HSV ou d’autres IST et que les lésions génitales ne sont pas notées au moment de l’examen ou lors du suivi. Il est important de demander des tests basés sur la glycoprotéine G spécifique du type car ce sont les seuls tests fiables qui permettent de différencier le HSV-1 du HSV-2. Les tests au point de service (POCT) actuellement disponibles pour le HSV-2 peuvent donner des résultats faussement positifs dans les populations de patients ayant une faible probabilité d’infection par le HSV, aux premiers stades de l’infection, et donner des résultats faussement négatifs chez les patients infectés par le HSV-2 alors qu’ils ont déjà eu des infections par le HSV-1. La séroconversion est généralement de 2 à 3 semaines avant que ces tests puissent être interprétés avec précision.1,14