Je n’ai pas de plan. J’ai juste perdu tout espoir. J’ai peur de me tuer parce que tant de gens se soucient de moi, mais je veux vraiment juste mourir. Je n’aime plus la vie et j’ai envie de mettre fin à la mienne tous les jours. Je ne sais pas comment j’ai fait pour aller aussi loin.

J’ai dix-sept ans. Je suis dans un programme prestigieux d’entrée précoce ; j’ai terminé ma première année d’université la semaine dernière. Je souffre d’anxiété extrêmement débilitante, de TOC et d’attaques de panique. J’ai une émétophobie sévère, c’est-à-dire que je suis terrifiée à l’idée de vomir. Chaque jour, je pense que je suis malade. Je panique plusieurs fois. Je m’effondre.

Je ne suis pas capable de dormir parce que m’allonger me fait paniquer – je ne me repose que lorsque je m’écrase d’épuisement. Je me réveille en panique tous les jours, quand j’arrive à me reposer. Je suis à peine capable de manger car la moindre sensation dans mon estomac me fait penser que je suis malade, ce qui me fait paniquer. J’ai perdu plus de 10 kilos à cause de cela. J’ai un trouble panique/émétophobie depuis aussi longtemps que je me souvienne, et quand j’avais dix ans, j’ai eu une période comme celle-ci d’environ cinq mois d’attaques de panique quotidiennes pour des raisons similaires, mais ça a passé. Pendant les années qui ont suivi, je n’ai eu qu’une crise de panique par semaine environ, jusqu’en février ou mars de cette année, où cela s’est à nouveau aggravé sans raison apparente. Et ça continue d’empirer. Je continue à penser que ce n’est pas possible et puis ça le fait.

Aucun médicament n’a aidé jusqu’à présent. La thérapie est inutile pour moi. Les stratégies ne veulent rien dire quand on a l’impression de mourir plusieurs fois par jour. Tout cela semble si inutile. Je ne peux pas faire face au monde. Je détruis mon corps par négligence et par excès de Purell. Je ne peux même pas fonctionner. J’ai à peine réussi à terminer mes études et j’ai failli être hospitalisé plusieurs fois.

Ces derniers jours, je me suis débattu avec une question précise : est-ce que ça vaut la peine de vivre tout court quand je ne suis pas capable de vivre à la hauteur de mon plein potentiel ? Est-il mieux ou pire de vivre tout court que de vivre à moitié ? Je pourrais faire mieux. Je pourrais avoir de bons résultats à l’école, je pourrais vraiment accomplir des choses, et aider les gens. J’adore aider les gens. C’est une des seules choses dans lesquelles je trouve encore un sens.

Je veux dire, j’ai eu une enfance de merde pour diverses raisons. Je peux en attribuer une partie à ça, mais pas la totalité. Mais surtout… Je ne sais pas pourquoi je suis encore là. Je suppose que c’est parce que je ne veux pas faire de mal aux gens. Mais je déteste sincèrement ma vie. Je ne panique même pas en ce moment. Je veux juste sortir de ce cauchemar. J’en ai marre et je suis fatiguée. J’en ai marre d’être le plus fort. Marre qu’on me dise que ça s’arrange, que ça va passer, que j’ai tellement de potentiel, tellement de raisons de vivre. Marre qu’on me donne des stratégies à la con et des discours d’encouragement qui ne veulent rien dire.

Comme je l’ai dit, je n’ai pas de plan ou quoi que ce soit. Je n’arrive tout simplement pas à trouver une raison de vivre autre que d’apaiser ma famille et mes amis. Je suis piégé dans ces terribles limbes, sans possibilité d’avancer ni de reculer. Je suis tellement fatigué de tout ça. Je suis complètement brisée et j’aimerais juste pouvoir tout laisser tomber. Je ne sais même plus quoi faire.