Bienvenue dans ma rubrique, « Mangez les riches », avec moi, Claire Rich. Je suis une première année qui prévoit de se spécialiser en droit, histoire et société avec une mineure en psychologie. Cette chronique explorera une série de questions de justice sociale, notamment la race, la classe sociale, le sexe, la sexualité, etc., et la façon dont elles affectent « l’expérience de Vandy ». En tant que première année, je suis constamment en train de vivre, d’apprendre et de grandir dans ce campus, et je vais lier mes nouvelles expériences dans cette colonne.
Avant de plonger dans les choses, je pensais aborder les implications du nom de ma colonne. « Mangez les riches » est communément attribué à Jean Jacques Rousseau, un philosophe politique renommé et une figure de proue de la Révolution française. La citation originale est la suivante : « Quand le peuple n’aura plus rien à manger, il mangera les riches. » Le « riche » auquel Rousseau faisait référence était toute personne au pouvoir. À l’époque, il s’agissait du roi Louis XVI et du reste de l’aristocratie. Alors que les monarques menaient une vie glamour, les gens du peuple se battaient pour trouver du pain moisi pour nourrir leurs familles. Quatre-vingt-dix-huit pour cent de la population française appartenait au tiers état, la classe la plus basse. Malgré l’importance du tiers état, ses membres sont peu ou pas représentés au gouvernement. Finalement, après des années de famine, de malnutrition et de taxation sans représentation, le Troisième État s’est révolté en 1789.
L’expression a fait un retour au 21e siècle, car l’inégalité des revenus aux États-Unis a augmenté de façon spectaculaire. Selon Pew Research, « l’écart de richesse entre les familles américaines les plus riches et les plus pauvres a plus que doublé entre 1989 et 2016. » Depuis le début de la crise du COVID-19, Jeff Bezos a gagné à lui seul 23 milliards de dollars. Pendant ce temps, plus de 185 000 personnes sont mortes et 40 millions de personnes ont perdu leur emploi, les personnes sous le seuil de pauvreté souffrant de taux de mortalité et de chômage plus élevés. L’expression « Manger les riches » a refait surface dans les cercles progressistes en réponse à ces dynamiques en cours.
Sur les sites de médias sociaux tels que TikTok et Twitter, le hashtag #mangerlesriches est devenu de plus en plus populaire. Sur TikTok, en date du 14 septembre, il compte 185,3 millions de vues. Ces sentiments de lutte des classes ont également été portés dans la rue par des manifestations politiques. Après la mort de George Floyd, des manifestants de Beverly Hills ont défilé dans les rues en scandant « Mangez les riches ». Le fait qu’une manifestation pour Black Lives Matter utilise cette phrase démontre son intersectionnalité. En fin de compte, « Mangez les riches » n’aborde pas seulement les luttes de classe, mais aussi la dynamique de pouvoir problématique mais persistante qui sévit aux États-Unis.
Bien que les injustices de notre nation ne concernent peut-être pas le pain moisi, la rhétorique de la Révolution française persiste encore aujourd’hui. En réfléchissant à un nom pour cette colonne, j’ai cherché une phrase qui aborde les vastes inégalités de pouvoir que j’ai observées pendant mon séjour aux États-Unis. Pour moi, c’est exactement ce que fait « Manger les riches ». Alors qu’elle est souvent associée à la lutte des classes, je l’associe à l’autonomisation des moins privilégiés. Cette phrase représente le fait de s’opposer aux personnes au pouvoir et de les tenir responsables au nom des moins fortunés. Comme on peut le voir avec la manifestation de Beverly Hills, « Mangez les riches » donne aux moins favorisés la force de combattre leur oppression, qu’il s’agisse de classisme, de racisme, de sexisme ou d’une autre injustice. Dans mon esprit, c’est cela la justice sociale.