It’s Gonna Rain

It’s Gonna Rain … est une pièce très lourde écrite dans l’ombre de la crise des missiles cubains, et la voix est une voix spectaculairement émouvante et intense sur la fin du monde.

– Steve Reich

Le matériau source de It’s Gonna Rain consiste entièrement en un enregistrement sur bande magnétique réalisé en 1964 à l’Union Square de San Francisco. Dans cet enregistrement, un prédicateur pentecôtiste, Frère Walter, parle de la fin du monde, tandis que l’on entend des bruits de fond, notamment le son d’un pigeon qui prend son envol. La pièce s’ouvre sur l’histoire de Noé, et la phrase « It’s Gonna Rain » est répétée et finalement mise en boucle tout au long de la première moitié de la pièce.

Pour l’enregistrement, Reich a utilisé deux magnétophones Wollensak normaux avec le même enregistrement, tentant à l’origine d’aligner la phrase avec elle-même à la moitié du point (180 degrés). Cependant, en raison de l’imprécision de la technologie en 1965, les deux enregistrements se sont désynchronisés, une bande prenant progressivement de l’avance ou du retard sur l’autre en raison de différences infimes entre les machines, de la longueur des boucles de bande épissées et de la vitesse de lecture. Reich a décidé d’exploiter ce que l’on appelle le déphasage, où toutes les harmonies récursives possibles sont explorées avant que les deux boucles ne se synchronisent à nouveau. L’année suivante, Reich crée une autre composition, Come Out, dans laquelle la phrase « come out to show them » est mise en boucle pour créer le même effet.

L’œuvre est en deux parties de longueur à peu près égale, la première utilisant l’échantillon de « It’s Gonna Rain » comme mentionné ci-dessus, la seconde utilisant une section séparée du discours avec de courtes phrases coupées ensemble et le motif résultant ensuite mis en phase comme dans la première partie, mais avec un retard de bande supplémentaire pour créer un son plus traité.

Lors d’une conférence à la Long Now Foundation, le musicien électronique Brian Eno a cité It’s Gonna Rain comme sa première expérience du minimalisme et du genre qui allait être connu sous le nom de musique ambiante.

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