Inégalité en Amérique : Bien au-delà de l’extrême

Les quelque 290 millions d’âmes malchanceuses qui constituent ce qu’on appelle les 90 pour cent inférieurs, quant à eux, n’ont vu que 13 pour cent des gains de richesse de la nation entre 2006 et 2018, soit à peine plus de la moitié de ce qui est allé au .01 pour cent supérieur. Nos 50 pour cent inférieurs ont en fait perdu de la richesse au cours de cette période 2006-2018.

Certains pourraient qualifier ce niveau d’inégalité d’extrême. Obscène serait plus approprié.

J’ai calculé ces parts de gain de richesse à partir de données compilées par Emmanuel Saez et Gabriel Zucman, deux économistes de premier plan maintenant à l’Université de Californie-Berkeley. D’autres ensembles de données – l’enquête triennale de la Réserve fédérale sur les finances des consommateurs, par exemple – nous permettent de calculer à peu près la même histoire de base.

En 2018, selon les chiffres de Saez et Zucman, la richesse des ménages américains s’élevait à 88,662 billions de dollars, contre 68,310 billions de dollars en 2006, les deux chiffres étant exprimés en dollars de 2018.

Entre 2006 et 2018, notre population américaine a augmenté de 9,5 pour cent, pour atteindre 326,69 millions. Pour créer une véritable comparaison entre pommes et pommes, j’ai augmenté le chiffre de la richesse des ménages de Saez-Zucman de 2006 à 74,791 trillions de dollars. Ce total correspond à la richesse des ménages qu’un pays de 326,69 millions d’habitants devrait posséder pour être équivalent, par personne, à la nation de 298,38 millions d’habitants que nous avions en 2006. Cette nation de 2006 détenait 68,310 millions de dollars de richesse des ménages.

L’augmentation de la richesse de l’Amérique ajustée à l’inflation et à la population entre 2006 et 2018 s’avère nous faire passer de 74,791 trillions de dollars à 88,662 trillions de dollars, soit une différence de 13,871 trillions de dollars.

Mon étape suivante : appliquer les pourcentages de partage de la richesse de Saez et Zucman à cette augmentation de la richesse de l’Amérique ajustée à l’inflation et à la population.

Le résultat final de tous ces calculs : sur cette augmentation de 13 871 milliards de dollars de la richesse des ménages ajustée à l’inflation et à la population, 12 078 milliards de dollars sont allés aux 10 % les plus riches de la nation, laissant seulement 1.793 trillions de dollars aux 90 % les plus pauvres.

Dans ces 12,078 trillions de dollars pour les 10 % les plus riches, 8,537 trillions de dollars sont allés au 1 % le plus riche, 5,519 trillions de dollars au 0,1 % le plus riche et 3,201 trillions de dollars au 0,01 % le plus riche. Et les 400 Américains les plus riches ? Ils ont retiré 1 314 milliards de dollars de cette augmentation.

Malheureusement, cette inégalité obscène semble devoir s’aggraver. Alors que la période 2006-2018 se terminait – et après que nos 1 % les plus riches se soient déjà emparés d’une partie effroyablement surdimensionnée de la richesse créée au cours de cette douzaine d’années – la loi fiscale de Trump promulguée à la fin de 2017 est entrée en vigueur, un cadeau géant pour les 1 % les plus riches.

C’est de la folie.

Impôtons les riches.

Maintenant.

Bob Lord, membre associé de l’Institute for Policy Studies, pratique le droit fiscal à Phoenix.

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