Une huaca pouvait être construite le long d’une ligne ou d’un itinéraire cérémoniel processionnel, comme cela se faisait pour la mise en œuvre d’un rituel sacré au sein de la capitale à Cusco. De telles lignes étaient appelées ceques. Les travaux de Tom Zuidema et Brian Bauer (UT-Austin) explorent l’éventail des débats sur leur utilisation et leur signification.
Ces lignes étaient tracées pour exprimer la cosmologie de la culture et étaient parfois alignées astronomiquement sur divers levers et couchers stellaires. Elles se rapportaient aux cérémonies saisonnières et à la mesure du temps (pour les besoins de l’agriculture, des cérémonies et de la tenue des registres). Ces lignes ceque présentent une ressemblance significative avec les lignes processionnelles chez les Mayas (sacbe), les Chacoans et les Muisca (Suna).
Des complexes spéciaux étaient érigés dans certaines huacas où les prêtres composaient des rituels élaborés et une culture cérémoniale religieuse. Par exemple, la cérémonie du soleil était réalisée à Cusco (Inti Raymi). Les Incas ont élaboré de manière créative un système préexistant de vénération religieuse des peuples qu’ils ont accueillis dans leur empire. Cet échange a permis d’assurer une bonne conformité parmi les peuples conquis. Les Incas ont également transplanté et colonisé des groupes entiers de personnes d’origine inca avec les peuples nouvellement adoptés pour organiser une meilleure distribution des personnes inca dans tout leur empire afin d’éviter une résistance généralisée. Dans ce cas, les huacas et les pacarinas sont devenus des centres importants de culte partagé et un point d’unification de peuples ethniquement et linguistiquement divers. Ils ont contribué à apporter l’unité et la citoyenneté commune à des peuples souvent géographiquement disparates. Depuis l’époque pré-inca, le peuple a développé un système de pèlerinages vers ces différents sanctuaires, avant l’introduction du catholicisme.