Hémochromatose héréditaire

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Hémochromatose héréditaire

Hémochromatose héréditaire

Qu’est-ce que c’est ?

L’hémochromatose héréditaire (HH) est une maladie génétique autosomique récessive (elle doit être héritée des deux parents pour se manifester), très fréquente dans le monde occidental. Elle peut toucher une personne sur 300 et une personne sur 20-25 peut être porteuse du gène. Elle se caractérise par une absorption intestinale accrue du fer dès la naissance. Ainsi, les patients atteints de la maladie stockent beaucoup de fer tout au long de leur vie. Celle-ci s’accumule dans différents organes (foie, pancréas, cœur, etc.) et provoque des maladies dans ces organes. Les mécanismes précis par lesquels l’augmentation de l’absorption intestinale du fer se produit ne sont pas bien compris.

La quantité de fer total dans le corps est d’environ 2-4 g chez les individus en bonne santé et reste dans cette fourchette tout au long de la vie car son absorption intestinale est étroitement contrôlée. Chez les patients atteints d’HH, cette quantité est multipliée par au moins 10, ce qui entraîne des réserves moyennes de fer dans le corps de 20 à 40 g.

Pourquoi cela se produit-il ?

En 1996, deux mutations ont été identifiées dans le gène de la protéine HFE, appelées C282Y et H63D, qui jouent un rôle décisif dans le passage du fer du sang vers les cellules. En Europe, 60 à 100 % des patients atteints de HH héritent d’un gène C282Y de leur père et d’un autre de leur mère (homozygotes C282Y) ou héritent d’un gène C282Y d’un parent et d’un gène H63D de l’autre (hétérozygotes doubles). Dans les pays dont les populations ne sont pas d’origine européenne, la mutation C282Y est beaucoup moins fréquente et les cas d’HH sont dus à d’autres mutations. L’HH est maintenant considérée comme une maladie polygénique, avec au moins quatre types différents.

L’excès de fer stocké dans différents organes altère leur fonction et provoque des lésions.

Quels sont les symptômes qu’elle provoque ?

L’hémochromatose est 5 fois plus fréquente chez les hommes que chez les femmes. Elle est particulièrement fréquente chez les Caucasiens d’Europe occidentale. Les symptômes apparaissent le plus souvent chez les hommes âgés de 30 à 50 ans et chez les femmes de plus de 50 ans (bien que certaines personnes puissent développer des problèmes dans la vingtaine et rarement avant). Chez les femmes, l’apparition des symptômes est souvent encore plus tardive, car la perte de sang due aux menstruations entraîne une perte périodique de fer. La consommation d’alcool et des antécédents familiaux d’hémochromatose sont des facteurs de risque de cette maladie.

Un dépôt excessif de fer dans les différents organes peut entraîner le développement de plusieurs maladies chroniques associées. Au départ, elle ne provoque que des lésions légères qui se manifestent par des symptômes très vagues, principalement sous la forme de fatigue.

Lorsque l’HH progresse, généralement vers la cinquième décennie de la vie, des lésions organiques graves apparaissent. Les plus importantes sont les maladies chroniques du foie et la cirrhose du foie, le cancer du foie et la susceptibilité accrue à d’autres cancers, le diabète sucré, l’insuffisance cardiaque due à l’atteinte du muscle cardiaque, l’arthrite (beaucoup plus fréquente et plus précoce qu’on ne le pensait) et l’impuissance masculine due à la déplétion de certaines hormones.

Le foie est l’organe le plus fréquemment touché. Un excès de fer dans le foie peut provoquer une cirrhose et favoriser le développement de tumeurs hépatiques telles que l’hépatocarcinome. Sur la peau, une pigmentation bronzée apparaît chez la plupart des patients. Dans le pancréas, il peut provoquer un diabète avec des besoins en insuline. Dans les articulations, on observe une arthrose progressive, dans laquelle des poussées aiguës peuvent survenir (chondrocalcinose ou pseudogoutte). Au niveau du cœur, des épisodes d’insuffisance cardiaque et des troubles du rythme peuvent survenir. L’atteinte de l’hypothalamus et de l’hypophyse (organes endocriniens du système nerveux) peut entraîner diverses manifestations endocriniennes, principalement l’hypogonadisme (insuffisance sexuelle).

Comment est-elle diagnostiquée ?

L’HH héréditaire est suspectée par un test appelé indice de saturation de la transferrine (IST). Il est très peu coûteux et est recommandé pour la détection précoce de la maladie. Deux mesures de ce test supérieures à 60 % chez l’homme et 55 % chez la femme sont considérées comme hautement suggestives de l’HH. Il présente l’avantage de se positiver à des stades assez précoces de la maladie.

Un autre test très utile est la ferritine sérique, qui mesure indirectement la taille des réserves en fer de l’organisme. Elle est moins utile pour la détection précoce, mais elle est importante pour évaluer l’état du patient et déterminer si une biopsie du foie doit être effectuée ou non.

Pendant longtemps, le diagnostic définitif de la maladie était posé par une biopsie du foie, mesurant la concentration de fer dans le foie. Un calcul appelé indice de fer hépatique, s’il est supérieur à 1,9, confirme le diagnostic d’HH. De plus, lorsque le foie est visualisé au microscope avec une coloration selon la technique de Perls, l’aspect est très évocateur.

Cependant, des marqueurs génétiques sont maintenant disponibles et leur détermination est très utile, tant pour le diagnostic définitif que pour l’étude de la famille, qui est obligatoire dès qu’un patient est diagnostiqué.

Comment le traiter ?

Si elle est diagnostiquée et traitée à temps, l’HH a un excellent pronostic. Le traitement empêche l’accumulation de fer dans l’organisme et évite les complications futures telles que la cirrhose, le diabète et même le cancer. Il consiste en des prises de sang régulières (saignées), d’environ 400-500 ml, qui permettent d’éliminer 200-250 mg de fer. Cette opération est initialement effectuée à intervalles hebdomadaires (parfois même deux fois par semaine au début), jusqu’à ce qu’une décharge significative du fer accumulé soit démontrée. Cela se traduit par des taux de ferritine très bas, voire une anémie ferriprive légère. Après cette première phase, les saignées doivent être poursuivies tous les 2 à 3 mois pour maintenir un taux de fer bas. Le traitement doit être maintenu à vie.

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