1.2. Normes de traitement
Une approche de la gestion des patients souffrant de douleurs cancéreuses percutantes a été d’augmenter leur dose d’opioïdes 24 heures sur 24 (ATC)10. Les discussions avec les deux experts cliniques consultés par le Programme commun d’évaluation des médicaments (PCEM) de l’ACMTS dans le cadre du présent examen, ainsi que les recommandations consensuelles d’un groupe d’experts canadiens de 20161, indiquent que l’approche dominante de la prise en charge des patients souffrant d’une douleur cancéreuse aiguë consiste à leur prescrire des opioïdes à courte durée d’action comme analgésiques supplémentaires (de secours). On pense que l’utilisation d’opioïdes à libération immédiate (IR) comme médicaments de secours en association avec des opioïdes ATC permet d’obtenir une analgésie plus importante avec moins d’effets secondaires10. En particulier, les mêmes opioïdes qui sont utilisés comme médicaments ATC peuvent être prescrits comme médicaments de secours ; au Canada, selon les experts, il s’agira probablement de l’un des opioïdes IR suivants : morphine, oxycodone ou hydromorphone
A part Fentora, un seul traitement – Abstral (comprimé sublingual de fentanyl ) – est indiqué au Canada pour la prise en charge des percées de douleur cancéreuse11. L’Abstral a fait l’objet d’un examen par le Comité canadien d’expertise sur les médicaments de l’ACMTS en 2011 et il a été recommandé de » ne pas l’inscrire sur la liste des médicaments couverts… au prix soumis « .12 À cet effet, les deux experts cliniques consultants ont indiqué que l’Abstral n’est pas couramment utilisé dans la pratique clinique courante. Un autre traitement – Onsolis (fentanyl buccal soluble film) – a été approuvé pour cette indication, mais a été retiré du marché avant son lancement. Les opioïdes de secours peuvent également être administrés par voie parentérale pour gérer les percées de douleur, un expert ayant indiqué que les administrations sous-cutanées sont le plus souvent utilisées dans la pratique courante aujourd’hui. Au Canada, il n’existe pas de lignes directrices nationales pour la prise en charge de la douleur cancéreuse aiguë, bien que certaines agences provinciales abordent brièvement le sujet.10 Par exemple, Action Cancer Ontario recommande d’utiliser les mêmes opioïdes que ceux utilisés comme médicaments ATC pour prendre en charge la douleur aiguë, à une dose représentant 10 % à 15 % de la dose ATC quotidienne, bien qu’elle ne suggère pas d’analgésiques spécifiques.13 Elle ne recommande toutefois pas les médicaments intramusculaires pour la douleur aiguë, car ils sont » douloureux et peu fiables « .13